A Roubaix, dans la ferme urbaine du Trichon, Etika Spirulina fait pousser de la spiruline depuis quelques semaines. La première récolte de ce superaliment made in Roubaix est prévue pour août.
Un "superaliment", c'est un produit naturel qui renferme un tas de minéraux, vitamines ou protéines. C'est le cas de la
spiruline, une algue originaire des tropiques mais qui peut aussi pousser ailleurs. La preuve, Elodie et Xavier sont en train d'en produire à Roubaix dans un
premier bassin installé à la ferme urbaine circulaire du Trichon, qui accueille des projets comme un jardin partagé et d'autres initiatives écolos.
Lutter contre les carences, ici et ailleurs
Une grande partie "des Français adultes ont au moins une carence", explique Elodie, ingénieur agroalimentaire et naturopathe. Pour l'instant, l'entreprise est encore hébergée au sein de la couveuse Chrysalide à Petit Pas, qui lui donne les moyens de commencer une première production et de tester le projet.
Xavier, l'autre fondateur, lui aussi ingénieur, explique avoir découvert la spiruline et la malnutrition lors de sa participation à une ONG aux Philippines. Cette petite poudre verte à en effet des propriétés intéressantes. "Il est plus facile de lister ce qu'elle n'a pas que ce qu'elle contient", résume Elodie.
Une première partie du projet est donc d’implanter localement une production de spiruline. La petite algue pousse dans un bassin d'eau saumâtre maintenue en mouvement, sous une serre. C'est une production low-tech : pas besoin de source de chaleur extérieure, les besoins en technologie et en électricité sont limités, ce qui est plutôt cool. Même pas besoin de pesticides : l'environnement assez spécifique "empêche d'autres algues de se développer dans le bassin", explique Elodie.
https://www.facebook.com/etikaspirulina/videos/3032333406873487/
Le truc, c'est le goût
Manger des algues n'est pas spécialement ancrés dans les habitudes du Nord (à part les salicornes peut-être). Le goût peut donc poser problème. La fraîche, plus riche en nutriment, a un goût neutre voir salé mais doit être consommée très rapidement (elle se conserve deux jours au frigo). La sèche, elle, a une saveur plus particulière, mais pas forte pour autant et elle peut être facilement intégrée dans un plat. "On veut venir l'intégrer dans des recettes, et faire des produits transformés et des ateliers pédagogiques", tease Xavier.
C'est en développement, mais pour l'instant la vente sera limitée à de la spiruline sèche. "La production pourrait être prête de mi à fin août, pour les premiers sachets de brindilles." Tout ça est fait par les deux producteurs avec une presse spécifique, suivit d'un séjour dans le séchoir solaire ou le déshydrateur à basse température.
Une autre partie du projet est d'encourager la création de fermes similaires aux Philippines. "C'est pour faire un retour d'ascenseur. On a découvert ça par eux, et on sait que la spiruline est utilisée contre la malnutrition", précise Xavier. C'est encore en préparation, mais l'idée est de faire du "mécénat de compétences", pour rendre les entrepreneures philippins indépendants et autonomes.
Retrouver Etika Spirulina sur Facebook, où Elodie et Xavier montrent les différentes étapes de leur production. Et ils ont aussi leur boutique en ligne maintenant.