À cheval entre Vauban-Esquermes et Wazemmes, le futur café de Caroline promet déjà d'être chaleureux, cosy et coloré. Il ouvrira courant mai et on est passé voir la future gérante dans ses grands locaux en travaux de la rue d'Esquermes.
Oui, il y a des gens qui continuent d'entreprendre à Lille. Crise sanitaire ou pas, il y a des reconversions qui continuent leur petit bonhomme de chemin. Comme celui de Caroline, une Lilloise de 35 ans qui vit du côté de Vauban-Esquermes. Après douze années dans le marketing et la com' digitale, elle a opéré un petit virage à 360° et s'apprête à ouvrir son café dans son quartier.
"J'avais toujours eu une envie d'entreprendre mais je me suis réellement mise en action il y a deux ans et demi en allant visiter un local", raconte-elle. Épaulée par son compagnon architecte Nathan, elle commence à imaginer son concept : le salon de thé qu'elle avait d'abord en tête se mue peu à peu en concept de café studieux de quartier, avec de quoi se remplir le ventre, bosser mais aussi apprendre à travers une foule d'ateliers.
Oui, "café studieux", en soi, c'est une sorte de coworking. Mais Caroline n'aime pas trop ce terme qu'elle juge un peu "trop froid".
Lieu de vie de quartier
Avant de trouver le local où mettre toutes ces activités, la trentenaire décide de passer son CAP pâtisserie en parallèle de son taf qu'elle obtient en 2019. Elle bosse aussi son business plan, prend contact avec la BGE avant d'arrêter de bosser pour se consacrer à ce projet qui tend de plus en plus vers le tiers-lieu. "C'est en visitant des locaux dans le centre, que j'ai compris que je voulais plus de m². Tout simplement parce que je me suis rendu compte que je ne voulais pas que servir à manger aux gens : je voulais plus de partage et donc il me fallait un lieu plus modulable, avec plus d'espace pour faire des coins différents selon les activités."
Voilà comment elle tombe amoureuse des 180m² du 66 de rue d'Esquermes, entre Cormontaigne et Montebello, et à deux pas du salon de thé la Face B. La voilà finalement dans son quartier, ce qui n'est pas plus mal : "J'y habite depuis 6 ans maintenant, et je le trouve très éclectique entre les familles, les personnes âgées et les étudiant·e·s qui y habitent."
Caroline imagine donc takk. (le nom de son futur spot) comme un tiers-lieu où toutes ces générations pourraient se retrouver. "On aura une pièce dédiée aux ateliers, que ce soit pour du tricot ou pour une activité pour enfants, selon ce que les gens du quartier proposeront, tease la gérante. Les étudiant.e.s, les freelances, ou n'importe qui d'autre, pourront en même temps rester dans la salle principale pour bosser avec un petit fond musical." Il y aura aussi certainement des relais pour des paniers de légumes et pourquoi pas une mini-brocante de temps à autre.
On paye au temps passé
Et grosse particularité de takk. : on ne paye pas à la conso ou au cookie mais à l'heure passée sur place. En gros, vous arrivez, vous enregistrez votre heure d'arrivée à la caisse et ensuite vous vous servez un petit thé en attendant la prochaine fournée de cookies. Quand vous avez fini de papoter et /ou de bosser avec les potes, vous repassez en caisse pour payer votre temps de présence à raison de 5€ de l'heure.
"Tout ne sera pas à volonté, pour que je sois un minimum rentable, sourit Caroline. Je ferai une offre salée le midi (quiches, soupes, sandwiches...) qui ne sera pas comprise dans le taux horaire mais je souhaite vraiment que ce système fonctionne le matin et l'aprem'."
Pour mettre en place une certaine dynamique environnementale, elle va miser, non pas sur le bio, mais sur les produits locaux et d'agriculture raisonnée. "C'est important pour moi même si je ne serai pas 100% zéro déchet. Mais j'aurai de la vraie vaisselle et des serviettes en tissu par exemple."
Pour l'instant, Caroline et Nathan sont surtout dans les travaux. Ils espèrent ouvrir courant mai en mode click and collect s'ils n'ont pas le choix. Un crowdfunding a été lancé et il a déjà atteint les 100% mais vous pouvez continuer de mettre dessus pour choper et vous régaler des contreparties que Caro propose (on a goûté ses cookies, c'est une petite tuerie).
Mais en attendant, on vous laisse suivre Caro et takk. ("merci" en suédois) sur Insta.