Des artistes de deux collectifs qu'on connaît très bien dans le coin, Des Friches et des Lettres et Renart, s'attèlent depuis mardi dernier à réaliser deux longues fresques retraçant le passé et le futur du quartier de l'Union en pleine mutation. Vous pouvez même aller les voir créer en live jusqu'en milieu de semaine prochaine.
L'Union est un quartier qui porte très bien son nom : c'est là que les villes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos s'unissent. Il comptait autrefois de nombreuses industries, surtout textiles, et était logiquement habité par la foule d'ouvrier.e.s qui y bossaient. Ces grandes usines sont finalement devenues une vaste friche industrielle il y a une bonne vingtaine d'années. Mais le coin est en train de se métamorphoser depuis quelques années pour devenir un éco-quartier.
Difficile de résumer en un paragraphe le riche passé et le futur prometteur de l'Union. Le mieux, c'est donc d'aller mater les deux magnifiques fresques que sept street-artistes du coin, dont deux du quartier justement, sont en train de réaliser sur place.
Ils le font en toute légalité puisque c'est l'un des aménageurs urbains de la MEL qui leur a passé commande. "Ils voulaient qu'on crée sur l'avenir du site, nous le passé : du coup, on fait les deux et les artistes se font plaisir", explique Julien, président du Collectif Renart. Les deux collectifs se sont fait connaître par une première jam session dans une vieille usine de Tourcoing, juste avant le premier confinement. L’initiative a été de courte durée donc, mais le bruit s'est vite propagé jusqu'au promoteur immobilier Linkcity et SEM Ville Renouvelée (l'aménageur).
On a déjà pu croiser les street-artistes cet été dans la cour d'une friche de l'Union justement. Et en ce moment sur la nouvelle voie flambant neuve du quartier, du côté du pont-rail. Sur place, bombes à la main, on retrouve Pi80, Logick, Dany Boy, Lady Alezia pour le collectif Renart ; Roobey, Gutter et Spot du côté Des Friches et des Lettres. Sur la palissade, ça graffe les anciennes usines et ceux et celles qui y bossaient, l’ancienne brasserie Terken ou encore le café de Salah.
"Plein de gens du quartier s'arrêtent pour raconter aux artistes leur histoire sur le quartier, c'est assez dingue", raconte Julien. De quoi mettre du coeur à l'ouvrage des street-artistes, surtout de Pi80 et Roobey qui ont grandi pas loin. Ils ont encore du taf pour terminer ces deux longues fresques de 250 m et 180 m. Leur avancée va dépendre de la météo mais ils en ont encore pour plusieurs jours, c'est certain.
Si vous voulez admirer ça avant qu'ils ne terminent ou après leur départ, c'est très simple, ça démarre à quelques mètres de la station de métro Mercure (ligne rouge). Vous prenez ensuite à droite en sortant, pour aller rue de l'Union et vous êtes prêt.e à vous en mettre plein les mirettes.