Il y a ceux et celles qui voient des débris, des miettes à mettre au rebut. Et les autres, qui voient une belle matière à façonner. A Marcq-en-Barœul, Carolann a lâché un job de juriste pour créer des bijoux d'une grande délicatesse avec ce que les céramistes auraient jeté.
"Comme beaucoup de gens, j'ai profité de 2020 pour réfléchir à ce que je voulais vraiment faire", démarre la néo-Lilloise originaire de Grenoble. Carolann est alors juriste, et photographe sur son temps libre. "J'ai beaucoup travaillé avec des artistes, des céramistes..." Elle est alors derrière l'objectif, et remarque, au détour de rendez-vous, la quantité de céramiques jetées. "Ils ont beaucoup de débris : ils ne peuvent pas vendre des pièces qui ont des fissures, qui sont déformées, où l'émail n'a pas bien pris..." Carolann, que l'art attire, se sent inspirée par ces morceaux encore beaux même si imparfaits.
"L'été dernier a servi à faire le business plan, je me suis faite accompagner par la BGE, et j'ai lancé le site internet en mars dernier." Voilà que Maison Auguste est née, du nom de son grand-père, immigré sicilien qui aurait aimé que ses petits-enfants choisissent un métier d'art. "Il était content quand je lui ai dit le nom de ma boite."
Pièces uniques
Le travail de Carolann démarre avec un marteau. "Je défonce les pièces de céramique pour en faire des plus petites, et je les façonne ensuite avec de plus petits outils." Sa matière première vient d'artisans travaillant dans un rayon de 30km autour de Lille. "C'était important de sourcer mes produits au plus près." Elle a aussi veillé à trouver un métal plaqué or éthique et toléré par les peaux facilement allergiques. "L'or ne vient pour le moment pas de France, mais j'aimerais à terme travailler avec des joaillier·e·s de la région qui récupèrent de l'or et le font fondre."
Boucles d'oreilles, colliers, bracelets, bagues, pendentifs... Les bijoux Auguste sont doux et délicats. "Je dirais qu'ils sont modernes et unisexe", précise Carolann. Chaque pièce est par définition unique et les prix démarrent à 18€. "Je vais des mini séries de 10 exemplaires max. Je fais aussi du sur-mesure." Pour ses client·e·s proches, elle livre même à vélo, histoire de pousser le concept jusqu'au bout.
Pour le moment, on trouve ses créations sur son site internet, mais elle discute avec des concepts stores de Lille pour les exposer à la vue de tous et toutes. Et un jour, si tout se déroule selon ses plans, elle aura sa boutique.
En attendant, on vous laisse aller voir le travail de Carolann sur son site.