Une nouvelle vie attend désormais le Palais Rameau. Jeudi dernier, le 23 septembre, la ville de Lille et l'école Junia (ex-Yncréa) ont signé un bail de 25 ans pour transformer le bâtiment en un tiers-lieu mélangeant activités de recherche, démonstrateur d'agriculture urbaine et espace ouvert au public. Le début des travaux est prévu d'ici la fin de l'année.
Depuis quelques décennies, le Palais Rameau a perdu un peu de sa superbe. Nommé en l'honneur de son bienfaiteur, Charles Rameau, un ancien président de la société lilloise d'horticulture de la seconde moitié du XIXe siècle, cet espace de 3 600m² avait pour mission d'accueillir des activités horticoles et des expositions vouées aux arts, fleurs et fruits.
Ce souhait historique voulu par Rameau s'est un peu égaré au cours de l'histoire. "On a organisé des bourses aux livres, des défilés de chiens et exposé des œuvres d'art. Un cirque a même brièvement investi le site. Puis plus tard, le Palais Rameau s'est transformé en une salle d'examens pour les étudiants de la Catho", explique la maire de Lille, Martine Aubry.
Tout ceci devrait bientôt changer puisque la ville de Lille, propriétaire du Palais et Junia ont signé un bail, autorisant l'école d'ingénieurs à occuper et gérer le site pour un quart de siècle.
Préserver l'ADN du lieu
Cette mise en location du Palais Rameau s'accompagne d'importants travaux de rénovation et de réhabilitation qui devrait s'achever dans deux ans, fin 2023, si tout se passe bien. On vous rassure tout de suite, le lieu conservera à la fin des travaux son caractère et son esthétique si particulière.
"On rénove l'extérieur pour restituer la configuration initiale du lieu, cette remise en état est placée sous l'autorité des monuments historiques", explique Thierry Ocre, directeur général de Junia. Deux bulbes coifferont bientôt les deux tours carrées marquant l'entrée du bâtiment.
La nef, les étages et la rotonde seront aussi réhabilités. "On ne peut pas toucher au bâti. Les travaux respecteront l'authenticité du bâtiment tout en configurant le Palais en un lieu flexible et modulable avec différentes cellules en bois", ajoute le DG de Junia. C'est l'agence d'architecture lilloise, Atelier 9.81 qui pilotera cet important travail de transformation de 24 millions d'euros avec le soutien de nombreuses entreprises régionales.
Entre science, pédagogie et tiers-lieu
Pour mieux comprendre le futur aménagement du lieu, il faut imaginer le palais segmenté en trois zones. Un premier espace partant de la rotonde (qui retrouvera sa fonction de serre) sera consacrée à une zone de production et d'expérimentation autour de questions agricoles et alimentaires.
Un second-tiers du bâtiment situé à l'étage, visitable cette fois-ci, sera dédié à des activités de recherche, à l'enseignement, à l'hébergement de start-ups et à la mise en lumière de filières locales. Cet espace ouvert au public œuvrera en faveur de la sensibilisation aux problématiques alimentaires de demain.
Enfin, un dernier tiers situé dans la nef sera réservé à une zone plus évènementielle avec espaces de co-working, bar et restauration. Concernant la future offre alimentaire, on n'en sait pas plus à l'heure où on écrit ces lignes. "On lancera un appel d'offres au moment venu", annonce Thierry Ocre.
Les jardins de 6 000 m² enveloppant le palais seront également entièrement accessibles au public ainsi que la maison du concierge qui aura le droit aussi à son petit coup de lifting d'ici 2023.