Maintenant que le soleil fait officiellement son come-back, les terrasses lilloises suivent le pas. Et l'info pratique à ne pas oublier, c'est que depuis juin dernier, la ville de Lille expérimentait de nouveaux horaires de fermetures. Un premier bilan devait être fait à la fin 2021 et l'adjoint à la vie nocturne vient d'annoncer que ces nouveaux horaires "n'avaient pas vocation à changer".
C'est fou comme l'hiver peut faire oublier à quel point il fait bon manger ou boire un godet à une terrasse lilloise. L'hiver peut aussi nous faire oublier ce qui a été mis en place l'été dernier mais rappelez-vous : lors de la levée du couvre-feu à la mi-juin 2021, la mairie avait dévoilé ses nouveaux arrêtés municipaux réglementant les horaires de fermeture des bars et des restos.
Ce changement mettait fin à la dérogation municipale permettant à certains lieux de fermer plus tard (jusqu’à 3 heures le week-end par exemple) et a finalement été grosso modo bien accepté par les bars et restos selon l'adjoint à la vie nocturne Arnaud Taisne. "C'est plutôt logique : cette harmonisation a permis de faire gagner 1 heure d'ouverture à 90% des établissements lillois, détaille-t-il. J'entends que pour ceux qui avaient la fameuse dérogation, il y ait un manque à gagner. Mais en terme d'égalité et d'efficacité pour les services de police, c'était nécessaire."
Du coup, tous les bars et restos lillois ferment aujourd'hui à :
- 1 heure du mat’ du dimanche au mercredi
- 2 heures du mat’ du jeudi au samedi
Mais pour les terrasses...
Mais quand on parle aux gérants et gérantes de bars lillois, ce ne sont pas ces horaires là qui font un peu grincer des dents : ce sont ceux des fermetures des terrasses. Car c'est là la petite révolution qu'a connue la vie nocturne puisqu'il y a maintenant une différentiation entre l’intérieur et les extérieurs des bars et restos. Pour les terrasses c'est maintenant fermeture à :
- 23 heures du dimanche au mercredi
- minuit du jeudi au samedi
Cette différentiation, c’est pour trouver l’équilibre entre “une vie nocturne qui doit exister et la tranquillité des habitant·e·s” expliquait en juin dernier la maire de Lille, Martine Aubry, qui n'était déjà pas dupe sur le mécontentement que susciterait cette nouvelle. “Je ne dis pas qu’on a raison mais on a réfléchi à ces horaires en concertation avec des professionnel·le·s du secteur et on fera quoi qu’il arrive le bilan à la fin de l’année.”
Et le bilan de l'année est arrivé. C'est au sein d'une commission du nouveau conseil de la nuit qu'il se serait fait. Ce dernier est composé de 52 membres dont des gérant·e·s d'établissement, des riverain·e·s, des assos, des conseiller·es de quartier et de deux noctambules (on vous expliquait tout par là). Et selon son président, Arnaud Taisne, les horaires de terrasses n'ont plus vocation à changer, même pour la belle saison qui arrive : "On a toujours défendu la vie nocturne mais il fallait trouver un point d'équilibre", argue l'adjoint.
Selon l'élu, fermer plus tôt les terrasses permet de répondre aux attentes de riverain·e·s excédé·e·s justement en premier lieu par les nuisances provoquées le soir par les terrasses. "La quasi totalité des soucis vécus par les habitant·e·s venaient justement de l'exploitation des terrasses et beaucoup ont vu une différence depuis la mise en place de ces nouveaux horaires", continue Arnaud Taisne.
Manque à gagner et praticité
Du côté des bars, forcément, on met en avant le manque à gagner lors de la belle saison. Mais aussi le problème de "vider" sa terrasse quand elle est bondée sans avoir les moyens de faire rentrer les gens à l'intérieur ou sans savoir comment réussir à les disperser. "C'est souvent mission impossible, confie une gérante de bar de la rue des Postes. Et surtout, la plupart des temps, qu'il y ait de la place ou pas à l'intérieur, quand il fait beau les client·e·s s'en vont, tout simplement. Pour aller se poser chez eux ou dans un autre espace extérieur. Donc je ne vois pas trop comment on compense le bruit des terrasses où les gens sont assis. On déplace le problème."
Certain·e·s gérant·e·s pointent aussi du doigt le fait que des établissements n'ont pas d'autre choix que de rentrer leur terrasse l'intérieur. "Et du coup, on les mets où les client·e·s ?", questionne l'un d'eux. Quant au problème de "dispersion" de ceux et celles qui ont du quitter la terrasse d'un bar, Arnaud Taisne rappelle que c'est bien à l'équipe de bar de s'en charger : "C'est la règle et si le trottoir devant un établissement est libre une demi-heure après la fermeture de la terrasse, tout va bien." Ce qui paraît plus facile en théorie qu'en pratique selon les gérant·e·s qu'on a pu interroger.