Avec Urbain.es, la Condition Publique remet les femmes au centre du tableau
Maxence Binot,
3 min de lecture
31 mars 2022,
Culturons-nous, Chiant mais important
Partager cet article
Partager cet article
La Condition Publique de Roubaix fait place à sa nouvelle saison-événement du 31 mars au 24 juillet. Au centre du programme, l'exposition Urbain.es conçue par Magda Danysz traite des femmes et leurs liens avec l'espace public. On y retrouve de nombreuses œuvres aux origines et techniques diverses.
"On se revendique labo créatif." Cette phrase, Jean-Christophe Levassor ne l'a pas soufflée à demi-mot. En plus des spectacles, des nombreux programmes avec le quartier, voilà que le directeur de la Condition Publique présente sa nouvelle exposition saisonnière : Urbain.es. Elle met à l'honneur le sexe féminin en questionnant son rapport à l'espace public, jusqu'au au 24 juillet.
Alors voilà, l'établissement roubaisien de la place Faidherbe tient à parler d'égalité hommes-femmes. Mais comment agir à son échelle ? Jean-Christophe l'explique : "On a privilégié une réponse chorale. On a invité des gens avec lesquels on a déjà travaillé comme Magda Danysz", galeriste et commissaire de l'exposition/ Pour l'occasion, elle a vu les choses en grand, en très grand.
Une expo avec plein d'artistes
Vous l'aurez deviné, Urbain.es se concentre sur l'art urbain, à travers un large panel d'œuvres. "Ça fait deux ans qu'on travaille sur le projet, raconte Magda. On a organisé des tables rondes avec les artistes pour savoir ce qu'ils souhaitaient. Suite à ça, on a décidé de mettre en place une exposition sur leurs engagements." En fait, les productions retracent le parcours de chacune de ces personnes.
On trouve des œuvres très picturales et colorées, comme celles de l'américaine Maya Hayuk ou de la toulousaine Miss Van. Mais aussi des affiches aux phrases engagées telles que : "Est-ce que les femmes doivent être nues pour entrer au Metropolitain Museum ?" des Guerilla Girls. La galeriste ne cache pas sa joie : "Je suis très touchée qu'elles aient accepté de refaire l'œuvre en français. Et je dois dire qu'elle tord le coup à beaucoup de préjugés."
Les Iraniens Icy & Sot délivrent aussi leur message via "Emancipate", composé d'une double silhouette féminine. De son côté, Swoon choisit la figure maternelle pour évoquer les questions environnementales et le rapport à la nature. Sans oublier les collages de Madame, le tricot de Magda Sayeg, et bien d'autres.
En plus de cette débauche de couleurs, le Labo 148 contribue aussi à travers un parcours intitulé "Des futurs désirables". L'agence, résidente à la Condition Publique et formée d'artistes et journalistes, associée à la collection du Frac Grand Large, livre, juste à côté de l'expo principale, des pièces variées entre série de clichés, installations, affichages...
Hors les murs
En prenant un peu de recul, on a l'occasion d'observer les travaux de Mark Jenkins & Sandra Fernandez, Yseult YZ Digan, Maya Hayuk et Robert Montgomery. Ces derniers se sont emparés de l'espace public dans Roubaix. Le premier joue avec l'architecture du coin quand la seconde réalise des portraits de Roubaisiennes. Maya Hayuk réalise des fresques bariolées et géométriques. Robert Montgomery est, lui, spécialisé dans les installations.
Le parcours d'art regroupe une vingtaine d'œuvres extérieures. Enfin, il est impossible de passer outre le gigantisme de l'œuvre de Saype qui rappelle l'histoire textile de la ville. L'artiste a imaginé deux immenses mains tenant un fil sur le toit de la Condition Publique. Le parc Barbieux a aussi droit à son œuvre XXL, appréciable dans son entièreté depuis le ciel seulement.
L'expo mettra bas plein de petits projets tout au long de la saison. Stay tuned.