La première zone à faibles émissions (ZFE pour les intimes) du secteur avait été votée en 2019 à la MEL et devait être effective dans 11 communes à partir du 1er janvier 2021. Après un premier report pour 2022, elle sera finalement mise en place début 2025. Car, depuis, il y a eu une nouvelle loi Climat et la MEL entend étendre la future ZFE à l'ensemble de son territoire, soit 95 communes. On vous explique tout ça.
Commençons par redéfinir ce qu’est une ZFE et son but : c’est une zone interdite aux voitures et camions qui polluent le plus. À savoir ceux qui arborent la vignette Crit’Air 4 et 5 ou qui sont non-classés. Le principe se résumerait grosso modo à établir la circulation différenciée qu’on connaît lors des gros pics de pollution de manière pérenne dans le cœur de la métropole lilloise. En juin 2019, lors d'un vote au conseil métropolitain, onze communes (dont Lille et ses proches voisines) s’étaient portées volontaires pour intégrer cette ZFE à partir de 2021.
Sauf qu’entre deux, il y a eu une pandémie mondiale et une nouvelle loi Climat. Conséquence : après un premier report pour début 2022, on parle désormais du 1er janvier 2025. Mais il n'y a pas que la date qui change dans ce gros projet.
De 11 à 95 communes
“Pour comprendre le nouveau report de mise en œuvre de la ZFE, il convient de rappeler que la loi Climat et résilience du 22 août 2021 a largement rebattu le cadre légal pour l’établissement d’une Zone à Faibles Emissions mobilités (ZFE-m) sur le territoire“, expliquait début 2022 le service com’ de la MEL. Car la loi exige désormais que les futures ZFE concernent au moins 50% de la population des métropoles où elles sont mises en place.
Du coup, les calculs initiaux ne sont plus bons chez nous : le périmètre initial de 2019 concernait onze communes et couvrait seulement 32% de la population de la MEL selon La Voix du Nord. Il faut donc retravailler tout ça avant la date fatidique de mise en place de la ZFE-m par la même loi Climat : le 31 décembre 2024.
Début 2022, la MEL nous avait indiqué qu'il faudrait désormais au moins 65 communes du territoire contre 11 pour créer la zone à faibles émissions. Mais lors du dernier conseil métropolitain du 29 avril 2022, surprise, on partirait finalement sur la totalité des 95 communes.
"Zone favorable à embrasement"
Forcément, c'est ambitieux. Et trois ans ne seront pas de trop, surtout que le sujet est "inflammable" selon les mots du vice-président métropolitain aux transports, Sébastien Leprêtre. "Prenons garde à ce que la ZFE ne devienne pas une zone favorable à embrasement", ajoute-t-il dans La Voix du Nord. Le quotidien rappelle que si la ZFE-m était mise en place dès aujourd'hui dans toute la métropole lilloise, ce seraient quelques 60 000 véhicules (soit 10% du parc automobile actuel) qui ne pourraient plus circuler.
Il faut donc bosser sur l'impact social et, toujours selon La Voix, le président de la MEL devrait demander à l'Etat l'élargissement du prêt à taux zéro déjà expérimenté dans quelques villes. D'autres outils et pistes de réflexion sont bien évidemment sur la table. Comme l'offre alternative via les transports en commun en développement, les dérogations possibles ou encore le contrôle de cette ZFE-m.
Côté calendrier, la MEL lancera vers juin 2022 "une nouvelle étude d'opportunités et de préfiguration". Elle aura pour objectif de dessiner plus précisément les contours de la zone à faibles émissions. Les maires des 95 communes seront tenu·es informé·es par des ateliers, des conférences et autres restitutions tout au long de la fin d'année 2022.
En 2023, ce sera le temps de la consultation citoyenne et professionnelle. Le conseil métropolitain votera une dernière délibération fin 2023 pour acter ce que sera officiellement la future ZFE-m. La MEL envisage déjà une période d'information et de pédagogie d'au moins six mois avant que la zone soit officiellement effective à partir du 31 décembre 2024.