[Utopia] Le guide pratico-pratique des expos
Justine Pluchard,
9 min de lecture
20 mai 2022,
Culturons-nous
Justine Pluchard,
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20 mai 2022,
Culturons-nous
C'est l'article à mettre en favori et à avoir sous la main le temps de la saison Utopia qui va durer tout l'été. Ici, on va vous filer toutes les infos pratico-pratiques pour les six grandes expos de la nouvelle saison lille3000 : TriPo, Beaux-Arts, Histoire Nat', Saint-So, Hospice Comtesse et les Maisons Folie.
Un manifeste pour installer une forêt primaire en Europe de l’Ouest, une immersion contemplative et à 360° dans une forêt apaisante, des racines, des scènes antiques et mythiques peintes sur toile, des troncs qui montent jusqu’au plafond, des arbres qui s’enfoncent profondément dans la terre… La Forêt du Palais des Beaux-Arts est belle et bien magique, mais aussi terriblement fragile. Une expo aussi délicate que l’écosystème qu’elle honore. Il y a même un peu de Leonard Cohen dedans, et ça prend au cœur.
Comme à son habitude, l’art contemporain investit le TriPostal. Pour cette saison Utopia, c’est la Fondation Cartier qui prête quelques 250 œuvres pour composer une exposition baptisée “Les Vivants”. Ici, le but est d’explorer les grands enjeux écologiques actuels en questionnant la place de l’homme occidental : son rapport aux plantes, aux animaux mais aussi aux autres peuples qui n’ont pas le même lien à la nature.
Des plasticien·nes, des botaniste, des cinéastes et bon nombre d’artistes amérindien·nes travaillent avec la fondation dans ce but.
Non, on ne pas vous parler ici d’une certaine saga de films sur des magiciens londoniens, mais bien sur l’imagination sans limite de tou·te·s les artistes qui ont installé leurs œuvres à l’Hospice Comtesse. Les visiteurs et visiteuses sont accueilli·es dans la cour par deux serpents cosmiques d’origine brésilienne. Ils se dirigent ensuite dans la salle d’expo principale pour se retrouver face à un bestiaire chamanique parfaitement oufifiant.
On plonge droit dans le fantastique, dans la fusion entre l’homme et l’animal, dans la projection vers des mondes irréels ou lointains, où des créatures beaucoup trop réalistes piquent un roupillon ou nous toisent de toutes leurs plumes. Ici, on peut aussi participer à une vraie expérience sensorielle et psychédélique (une no go zone absolue pour les épileptiques et les cardiaques). On n’a pas l’habitude d’être dithyrambique, mais c’est une splendide expo.
Le musée d'Histoire nat' de Lille est en train d'élever un blob. Vous savez, cet être vivant unicellulaire qui n'est ni un animal, ni une plante et qui clairement fascine. Le musée organisera chaque mercredi aprem des observations à la loupe binoculaire le temps de la saison Utopia et il y aura aussi des conférences, des installations et même une soirée ciné en clôture pour mater "The Blob".
Côté géologie, vous pourrez découvrir le travail de Madeleine Aimé, une artiste qui pratiquait le dessin scientifique : des paléobotanistes analysaient les fossiles végétaux et des artistes comme Madeleine mettaient en images leurs observations pour donner à voir à quoi ressemblaient les forêts aujourd'hui disparues.
C’est un de nos coups de cœur, disons-le. Non seulement parce que l’expo est gratos mais parce qu’elle est aussi fascinante à regarder qu’à comprendre. Reprenons dès le début : Novacène, c’est le titre du dernier livre du scientifique et environnementaliste anglais James Lovelock (qui a aujourd’hui 103 ans by the way). Si vous ne le saviez pas encore, nous vivons actuellement dans une ère géologique appelée l’Anthropocène. Et dans son ouvrage, Lovelock imagine celle qui suit, qu’il nomme Novacène.
Il espère que ce sera celle où l’homme revivra en harmonie avec son environnement et ce grâce à la technologie. Une vision optimiste voire utopique peut-être mais qui va constituer le fil rouge de cette expo à Saint-So. Une dizaine d’artistes se sont emparé·es de ce thème pour construire le chemin qui nous mènerait vers ce Novacène.
D'habitude, on voit trois expos dans un même lieu (comme à Saint-So par exemple). Mais là, c'est tout le contraire : le Jardin d'Eden c'est une seule expo dispatchée dans trois lieux différents : la maison Folie Wazemmes, la maison Folie Moulins et l’église Sainte-Marie-Madeleine. Et elle vaut le coup d'œil. Et le coup de narine ou le coup de main.
Car cette expo, c'est avant tout un laboratoire où les artistes stimulent nos sens. On est à la fois ébahi·es, surpris·es et charmé·es par cette expo qui, en plus de nous aider à atteindre nos 10 000 pas par jour en allant d'un spot à l'autre, nous fait réfléchir de manière douce et sensorielle.
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article écrit
par Justine Pluchard