La collection Moyen Âge et Renaissance rouvre et se redécouvre au Palais des Beaux-Arts

C'est une idée qui a surgi il y a cinq années au musée lillois. Celle de réaménager les collections permanentes. "Ça rentre dans le cadre du projet scientifique et culturel (PSC) 3", raconte Bruno Girveau, directeur du lieu. L'atrium et les plans-reliefs ont donc été repensés respectivement en 2017 et 2019. Et voici donc venu le tour des salles dédiées au Moyen Âge et à la Renaissance qui viennent de rouvrir après plusieurs mois de réaménagement.

"On y trouve plusieurs centaines d'œuvres, et chefs-d'œuvre si j'ose dire", continue Sophie Dutheillet de Lamothe, en charge du département. L'exposition se déroule à l'étage inférieur du musée, dans pas moins de sept salles différentes. Elle s'organise de façon thématique et chronologique en mettant l'accent sur la modernité et l'iconographie religieuse.

Et pour bien profiter de tout ce travail de restauration, la scénographie est accompagnée d'un éclairage LED moins énergivore. "Le beau n'est pas incompatible avec l'écoresponsable", insiste Bruno. Mais ne tournons pas autour du pot.

Une collection moderne

L'équipe du Palais des Beaux-Arts souhaite montrer que l'ancien et le contemporain font bon ménage. Mieux encore, ils peuvent former une exposition tout à fait cohérente. On retrouve ainsi des incontournables comme Le Festin d'Hérode de Donatello. Réalisée en 1435, la pièce est mise en valeur par une vidéo 4K qui passe en revue ses minutieux détails. Une façon d'explorer plus en profondeur l'une des stars de collection.

On peut aussi citer le remake de La Maestà de Duccio, transformée en tableau vivant formé de 26 panneaux séquentiels. Fruit de sept années de travail, La passion du Christ d'Andy Guérif est soulignée par le travail des comédien·nes et les décors entièrement construits. Si vous vous approchez, vous pouvez même apercevoir les mécanismes comme les cordes utilisées pour tenir la croix.

Civilization vaut aussi son pesant d'originalité. Formée de 300 petites séquences de films, émissions TV et publicités, la vidéo de Marco Brambilla défile continuellement de bas en haut. Elle évoque l'ascension de l'enfer au paradis. À côté des OANI (Objets Artistiques Non Identifiés), d'autres pièces plus "classiques" composent la galerie du Moyen Âge et de la Renaissance.

Des œuvres anciennes et restaurées

L'expo s'ouvre sur le mur bleuté de la passion, avec le Christ au centre et les anges à ses côtés. Juste après, dans le galerie Europe, on trouve tout un tas d'œuvres : principalement des sculptures et peintures datant du XIIe au XVIe. Vous pourrez y admirer la Vierge allaitant entourée de saints. Puis on passe par la salle réservée au Festin d'Hérode pour arriver dans la galerie des trésors. Le long du tunnel, on en apprend plus sur l'art de l'ivoire, du métal, de l'émail et du livre. Le tout agrémenté d'œuvres et explications techniques.

Vous arpenterez ensuite une pièce intitulée L'intime et le sacré puis la galerie Anciens Pays-Bas qui "concerne le Nord de l'Europe", précise la responsable. Quelques triptyques y sont exposés. Enfin, la collection débouche sur l'art germanique du XVe et XVIe siècle qui rappelle les romans de chevalerie et l'heroic fantasy. Le Palais des Beaux-Arts a d'ailleurs choisi de diffuser une petite scène de Game of Thrones. On vous laisse découvrir ça.

Le PBA de Lille est ouvert de 14 heures à 18 heures le lundi et de 10 heures à 18 heures du mercredi au dimanche. Il faut débourser 7 euros (4€ en réduit) pour visiter les collections permanentes qui comprennent, entre autres, celle sur le Moyen Âge et le Renaissance. C'est gratuit le 1er dimanche du mois pour tout le monde et tous les dimanches pour ceux et celles qui ont la carte Lille&Moi. Et ça se passe sur la place de la République. Voilà le site officiel, la page Facebook et le compte Instagram.