La saga des reports de la mise en service des nouvelles doubles rames sur la ligne 1 du métro n'est visiblement pas terminée. Lors d'une interview donnée à La Voix du Nord, le président de la MEL Damien Castelain a annoncé qu'Alstom n'était toujours pas en mesure de respecter les nouveaux délais de livraison. On parle désormais de 2024 et la MEL ne cache ni son ras-le-bol ni son incompréhension.
On a fêté cette année les dix ans de signature du fameux contrat entre la métropole européenne de Lille et Alstom France. En 2012, l'entreprise spécialisée dans les transports s'engageait à moderniser la ligne 1 du métro lillois. Ce qui comprenait la fabrication et la mise en service de nouvelles rames de 52 mètres mais aussi l'arrivée d'un nouveau système de pilotage automatique pour les faire rouler et l'adaption des actuelles rames (de 26 mètres).
Tout ça devait se lancer pour l'Euro 2016. Tout le monde sait, qu'à l'instar d'une série qui tire un peu trop en longueur, que les retards se sont accumulés depuis, qu'Alstom a rencontré des soucis sur le fameux système de pilotage automatique, qu'un bras de fer s'est engagé entre la MEL et l'entreprise, que le Covid n'a pas aidé et que la ligne 1 du métro n'a finalement pas vraiment changé depuis 10 ans.
"Projet en difficulté"
On va passer sur les multiples rebondissements de l'histoire et reports de dates de lancement. Le fait est qu'aujourd'hui, Damien Castelain a expliqué à La Voix du Nord qu'après deux nouveaux entretiens avec le président d'Alstom mi-septembre et début octobre, "la direction d’Alstom a reconnu être dans l’incapacité de finaliser les travaux dans les délais impartis et n’a pas donné de perspective de sortie. Ce qui fragilise chaque jour un peu plus les conditions d’exploitation de la ligne 1 du métro".
De quoi faire fulminer le président de la MEL qui demande des comptes et veut désormais impliquer l'Etat dans l'affaire pour faire pression sur Alstom, en plus des pénalités de retards qui vont continuer de tomber. De son côté, Alstom France reconnaît auprès de La Voix du Nord que "le projet est en difficulté". Le Covid n'a forcément pas aidé mais ce sont surtout les soucis techniques liés au développement du nouveau système de pilotage qui ont considérablement retardé toute la modernisation.
Selon Lille Actu, la société présente ses excuses autant auprès de la MEL que des usagers et argue également que la mise au point du nouveau système nécessite beaucoup d'essais qui ne peuvent finalement se faire que le soir ou le dimanche puisque le service doit continuer à fonctionner de jour.
Nouveau calendrier
Mais une grosse étape aurait été franchie cet été et Alstom avance désormais deux nouvelles dates à la Voix du Nord :
- une première mise en service du système automatique et sa nouvelle signalisation avec les anciennes rames en 2023
- l'arrivée des rames de 52 mètres en 2024
En parallèle, les rames de 52m continuent d'être produites par Alstom sans trop d'embûches apparemment. "Douze de ces rames ont déjà été produites dans notre site de Petite-Forêt, neuf ont déjà été livrées. Ce n’est pas un problème d’engagement et de ressources", explique Jean-Baptiste Eymeoud, président d’Alstom France à La Voix du Nord.
De son côté, Damien Castelain compte détailler dans les prochaines semaines ce qu'il compte engager comme nouvelles actions "pour que les objectifs fixés pour sa modernisation soient tenus". Affaire (toujours) à suivre.